mardi 5 mai 2020

Poème pour tenir le coup - 22

Bonjour

Restons en compagnie de la lune, peut-être simplement pour pouvoir intégrer dans cette sorte d’anthologie le nom de MARIE-CLAIRE BANCQUART, une des grandes voix de la poésie, née en 1932, décédée en février 2019. Et ce poème, qui dit toute l’importance du présent et la force de l’espoir.

 

 

Derrière la lune, il y a la nuit.

 

Je prends ta main, il est temps encore

 

Je te parle de

tout ce qui

est devant :

 

Des toits bleus, des luisances

sous la pluie qui peut

vieillir et disparaître. De notre ville, et d’un futur voyage.

 

Tandis que mon étonnement ne faiblit pas

de mêler tes doigts à ma vie

tout doucement s’avance

derrière nous

un noir plus obscur que la nuit. Nous le savons.

La minute en est de saveur plus douce.

 

In Entre marge et présence, éd. Les Ecrits du Nord, 2009

 

« Il y avait dans son sourire, dans l’expression de ses yeux clairs, un détachement heureux et presque aérien que sa poésie nous a conservé, même quand la mort lui semblait proche, ce qui fut le cas tôt, puisque dès son enfance elle apprit, seule, à résister à son emprise, dans la souffrance (corps enfermé par un corset) et la patience de qui doit rester immobile. D’où sa curiosité pour le monde minuscule, accessible au malade : la nature entrevue par l’ouverture de la fenêtre, les insectes, les oiseaux. Et les humains « qui vont comme ils peuvent, parmi les quolibets, les fleurs, les épluchures, / les colonnes, les questions, surtout les questions, / l’énigme intarissable ». Marie Etienne, introduction à l’article L’élégance du secret, paru dans le magazine littéraire En attendant Nadeau, n°75, 13 mars 2019

A demain

Jacques Fournier

PS : Stéphane Georis alias Timoteo Sergoï, présenté hier, me précise : "Un détail : il y a maintenant un blog plus centré sur mon travail de poésie : www.timoteosergoi.blogspot.com"

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