U pour URBANET Mario
Bonjour
Mario Urbanet aime les histoires. Celles qu’il raconte aux enfants ou écrit pour eux (chez Milan, Le Père Castor, Glénat, Albin Michel, …). Celles qu’il narre dans ses poèmes : « sa » guerre d’Algérie (Murs de sable, éd. Le Temps des Cerises), les dégâts de la « tempête du siècle » (La Douleur des arbres, éd. L’Amandier), sa « Bretagne » (Le Chant du Darric, éd. Couleurs et Plumes), « ses » peintres (Impressions, éd. Le Serpolet), « son » Afrique (Couleurs Noir, éd. Unicité). Mais ces histoires-là ont l’air vrai. Elles le sont parce que le poète, pas moralisateur, pose un regard aigu et ses mots sur le monde comme il (ne) va (pas).
SILENCES
dans ses silences la fougère croît
sans aucun bruissement
de ses cent mille racines
le lierre
embrasse un mur
aux embrasures lasses
de tant de siècles d’attente
perdant ses pierres une à une
il se dégrade sans un soupir
ficoïdes de velours mauve
des griffes de sorcières frissonnent
sous une méharée de mouches muettes
le vent nordit ride les peaux des vieilles gens
sans le moindre murmure
la chapelle de Kerfons-en-Kerfaouës
exhibe un dieu de granit gris
qui les bras croisés jauge sans un mot
les simples mortels qui traversent
là-bas sur le littoral
à marée haute
leur océanique désert
et ensilent du silence pour la postérité
le silence des choses simples suscite
un tumulte interne assourdissant…
In Le Chant du Darric, éd. Couleurs et Plumes, 2016
À bientôt
Jacques Fournier
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire