samedi 23 mai 2020

POÈME EN GUISE DE COMPTE A REBOURS #21

U pour URBANET Mario

Bonjour

 Mario Urbanet aime les histoires. Celles qu’il raconte aux enfants ou écrit pour eux (chez Milan, Le Père Castor, Glénat, Albin Michel, …). Celles qu’il narre dans ses poèmes : « sa » guerre d’Algérie (Murs de sable, éd. Le Temps des Cerises), les dégâts de la « tempête du siècle » (La Douleur des arbres, éd. L’Amandier), sa « Bretagne » (Le Chant du Darric, éd. Couleurs et Plumes), « ses » peintres (Impressions, éd. Le Serpolet), « son » Afrique (Couleurs Noir, éd. Unicité). Mais ces histoires-là ont l’air vrai. Elles le sont parce que le poète, pas moralisateur, pose un regard aigu et ses mots sur le monde comme il (ne) va (pas).

 

SILENCES

 

dans ses silences la fougère croît

sans aucun bruissement

 

de ses cent mille racines

le lierre

embrasse un mur

aux embrasures lasses

de tant de siècles d’attente

perdant ses pierres une à une

il se dégrade sans un soupir

 

ficoïdes de velours mauve

des griffes de sorcières frissonnent

sous une méharée de mouches muettes

 

le vent nordit ride les peaux des vieilles gens

sans le moindre murmure

 

la chapelle de Kerfons-en-Kerfaouës

exhibe un dieu de granit gris

qui les bras croisés jauge sans un mot

les simples mortels qui traversent

là-bas sur le littoral

à marée haute

leur océanique désert

et ensilent du silence pour la postérité

 

le silence des choses simples suscite

un tumulte interne assourdissant…

 

In Le Chant du Darric, éd. Couleurs et Plumes, 2016

 

À bientôt

Jacques Fournier

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