Bonjour
Je vous écris avec la fenêtre ouverte sur un ciel pur.
C'est la première étoile qui vient, déjà.
Elle est toute verte, c'est la plus jeune.
Elle tremble un peu, comme une lanterne qu'on ferait aller sur le monde,
pour chercher ce qui est perdu.
Je viens de terminer le Huitième
jour de la semaine.
Les feuilles sont là, toutes sages sur un coin de table,
toutes blanches et noires.
Les jours d'écriture sont comme des veilles de fête :
ce n'est pas sans peine que l'on s'en déprend,
même s'ils nous ont conduits auprès d'une lumière si douce
qu'elle fait pâlir leur encre.
Combien de mois, combien de vies faut-il pour écrire une phrase
qui égale en puissance la beauté des choses ?
in Le huitième jour de la semaine,
éd. Lettres vives, 1986
Peu à dire, après ce poème (que je dédie à Véronique Helena Malvoisin) de CHRISTIAN
BOBIN,
auteur d’une soixantaine d’ouvrages qui tiennent pour beaucoup du poème
en prose et du journal, ce quotidien de vivre qui est propre à chacun·e
et que nous nous
approprions comme nôtre.
A demain
Jacques Fournier
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