jeudi 4 juin 2020

POÈME EN GUISE DE COMPTE À REBOURS #14

N comme NOVARINA Madeleine

 

Bonjour

 

                    MA COULEUR INTÉRIEURE

 

Je suis rouge

Les daltoniens me confondent avec la verdure

Plante sans racine               marchante

Troène taillé en donzelle

Mur de luzerne découplé en femme

Dressée contre tout et l’ensemble

Je m’oppose verte mais au fond rouge

Très rouge je le répète incroyablement rouge

 

In Autour du lieu, éd. Librairie-Galerie-Racine, 2008

 

« Ces poèmes d’une femme peintre mariée à un écrivain d’avant-garde illustrent, en allusions plus ou moins mystérieuses, la situation souvent pathétique d’un tel couple dans la société parisienne. La vie d’artiste à deux* identifie des amants de cette sorte à un boulanger et à une boulangère surveillant la cuisson d’un pain bis ou bis» Extrait de la préface au recueil, écrite par Sarane Alexandrian (1927-2009), mari de la femme peintre que fut Madeleine Novarina (1923-1991), qui subjugua Victor Brauner, fut admirée par André Breton, Hans Bellmer ou Max Ernst, dont vous pouvez découvrir l’œuvre peinte et le parcours sur le site www.madeleine-novarina.com, créé par son petit-neveu, Virgile Novarina (salut amical).

 * un des quarante-six poèmes qui composent ce seul recueil de la poète

 

À (après-)demain

Jacques Fournier

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