samedi 6 juin 2020

POÈME EN GUISE DE COMPTE À REBOURS #13

M pour MOULIN Jacques

 Bonjour

 

Qui chante cler au matinet ?

Le martinet aux ailes noires

Oiseau sans pied et sans perchoir

Qui vit en ciel dès qu’il est né

 

Ses vols planés sont des ballets

Jusqu’à l’été prémonitoire

Qui chante cler au matinet ?

Le martinet aux ailes noires

 

L’aile en faucille pour foncer

Martinet crie son chante d’espoir

L’espace est comme un promenoir

Dessus nos yeux abandonnés

Qui chante cler au matinet ?

 

in À vol d’oiseaux, dessins d’Anne Loubert, éd. L’atelier contemporain, 2013

Le vers Qui chante cler au matinet ? est extrait d’un poème anonyme du XVIe siècle

 

Pour suivre le vol du martinet, quelle plus juste forme que le rondel des anciens (dont le nom tourne avec son nom, aime à dire Jacques Demarcq, autre chantre de la gente ailée) ? C’est là une des belles qualités de ce recueil de Jacques Moulin, Jurassien de Normandie, attentif au monde dont il est, dont nous sommes, pour parler des oiseaux, mais aussi des ports (Portique), des arbres (Entre les arbres), des artistes et de leurs œuvres (Ecrire à vue), ou des îles (Archives d’îles), etc. Mais il n’est pas que de rondels faits ce beau recueil, sautillant d’un oiseau l’autre comme merle sur pelouse.

À demain

Jacques Fournier


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