jeudi 18 juin 2020

POÈME EN GUISE DE COMPTE À REBOURS #03

C pour CENDRARS Blaise

Bonjour

Impossible de ne pas saluer Blaise Cendrars (1887-1961) quand, comme nous, on habite à deux pas de la « petite maison dans les champs » qu’il occupa (occasionnellement) pendant vingt ans, où il écrivit l’intégralité de L’Or et quelques pages d’autres romans et quelques articles. C'est dans ce village du Tremblay-sur-Mauldre que se trouve aussi sa dernière demeure. Sur sa pierre tombale, le moule de sa « main amie », et Orion, « sa » constellation, son repère dans les « Nuits étoilées » dont il passe « la plus grande partie (…) sur le pont » du Formose qui l’emmène, en février 1924, pour un premier voyage au Brésil via Dakar.

 

COUCHERS DE SOLEIL

 

Tout le monde parle des couchers de soleil

Tous les voyageurs sont d’accord pour parler des couchers de soleil dans ces parages

Il y a plein de bouquins où l’on ne décrit que des couchers de soleil

Les couchers de soleil des tropiques

Oui c’est vrai c’est splendide

Mais je préfère de beaucoup les levers de soleil

L’aube

Je n’en rate pas une

Je suis toujours sur le pont

À poil

Et je suis toujours seul à les admirer

Mais je ne vais pas les décrire les aubes

Je vais les garder pour moi seul

 

In Feuilles de route, I. Le Formose, Avec 8 dessins de Tarsila do Amaral, Au Sans Pareil, 1924

rééd. in Poésies complètes, Denoël, 1944 ; in Du monde entier au cœur du monde, Denoël, 1957 ; Poésie/Gallimard NRF, 2006

 

À bientôt

Jacques Fournier

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