Poème pour tenir le coup.4
(envoi de Jacques Fournier)
Hier,
Abdellatif Laâbi en appelait à sa "tempête extravagante".
Qui dit
tempête dit vent.
Lien ténu,
certes, mais réel et assumé avec le poème d' Hélène DORION, extrait de Un
Visage appuyé contre le monde, coéd. Le Noroît / Le Dé bleu, 1990, le
recueil par lequel j'ai découvert, il y a 25 ans, cette voix essentielle de la
poésie de langue française, qui m'accompagne encore aujourd'hui, et à laquelle
j'adresse un salut amical.
Aurons-nous
le temps d'aller très loin
de traverser
les carrefours, les mers, les nuages
d'habiter ce
monde qui va parmi nos pas
d'un infini
secret à l'autre, pourrons-nous écouter
le remuement
des corps à travers le sable;
aurons-nous
le temps
de tout nous
dire et d'arrêter d'être effrayés
par nos
tendresses, nos chutes communes;
pourrons-nous
tout écrire
d'un passage
du vent sur nos visages
ces murmures
de l'univers, ces éclats d'immensité;
aurons-nous
le temps de trouver
un mètre
carré de terre et d'y vivre
ce qui nous
échappe;
je ne sais
pas encore.
Née en 1958
à Québec, Hélène DORION, au fil de quelque vingt recueils de poésie
(publiés au Québec et en France), de récits et d'essais, est devenue une des
plus importantes voix de la poésie de langue française.
Pour sa contribution
remarquable à la littérature québécoise, elle a reçu le prix Athanase-David
2019, la plus haute distinction décernée par le Gouvernement du Québec en
littérature.
« Nous avons
besoin de sa quête intérieure, de cette immensité du dedans, de ce vent de
l’âme que sa poésie ne cesse de faire souffler et de faire entendre, comme pour
laver notre monde de ses scories, de ses bruits inutiles, de ses enjeux
mesquins, afin d’y dégager un espace pur et un temps de vivre». Pierre Nepveu
(source :www.helenedorion.com).
N'hésitez
pas à faire circuler ce message. Plus la poésie sera lue, mieux le monde s'en
portera !
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