Poème pour tenir le coup. 15
(envoi de Jacques Fournier)
Bonjour
Ce dimanche 26 avril aurait dû se dérouler
La Sieste poétique & musique, dans le cadre de la programmation des Itinéraires poétiques, au Scarabée, théâtre de La Verrière (salut amical à Sandrine).
Le
COVID19 aura eu raison de ce qui aurait dû être le dernier événement
d’importance de ma vie professionnelle, en compagnie d’une dizaine
d’artistes,
poètes, comédien.nes, musicien.nes, chanteuses et chanteurs (salut à
elles et à eux).
Grâce à
ANTHONY PHELPS, la sieste aura une certaine réalité.
Je vous laisse imaginer le lien avec le poème d’Ananda Devi, envoyé hier.
SIESTE
Qui de nous deux savait
jusqu’où retentiraient nos rires
Dans la trêve de l’eau
ton corps se fait une peau proche de la mienne
En mains mêlées
nous vivons dans la persistance du jour
attentifs à l’appel de nos gestes courbés
et dans la géométrie du rêve
muscles et nerfs noyés
le temps coule en présages circulaires
Ô vie lovée
Ô vie larguée
Qui de nous deux savait
jusqu’où s’élèveraient nos jeux
Une porte qui grince
le chant de draps froissés
la parole en noyau
dans la nuit douce des métaux
et sur les rides éblouies du mur
la floraison vorace de midi
in
Motifs pour le temps saisonnier, PJO, 1976 ; rééd. in Nomade je fus de très vieille mémoire, anthologie personnelle, éd. Bruno Doucey, 2012
Né
en 1928 à Port-au-Prince, Haïti, Anthony Phelps, après des études
scientifiques aux États-Unis et au Canada, crée, en 1960, avec des amis
poètes,
le groupe Haïti Littérature (dont la devise était : « Nous sommes les
araignées du soir et nous filons l’espoir ») et la revue
Semences. Il devient directeur du programme culturel pour Radio
Cacique. En 1964, opposé au régime de François Duvalier, il est
emprisonné. Contraint à l’exil, il s’installe au Québec où il écrit la
plus grande partie de son œuvre poétique (une quinzaine
de titres) et romanesque (quatre romans).
Il a enregistré (sur cassette puis sur CD) nombre de ses poèmes.
Grand Prix de Poésie de l’Académie française 2017 pour l’ensemble de son œuvre.
à demain
JACQUES FOURNIER
N'hésitez pas à faire circuler ce message. Plus la poésie sera lue, mieux le monde s'en portera !
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